WORKPLACE ET LE BIEN-ÊTRE  
FM Magazine 39 – septembre 2024

Absentéisme dans le secteur du nettoyage : comment briser le cercle vicieux ?

Via son concept global, basé sur plusieurs ‘Fondamentaux’, Alpheios veut lutter contre l’absentéisme dans le secteur du nettoyage. « Les ondes positives ressenties par toutes celles et ceux qui se sont souciés du nettoyage ou qui y ont consacré de nombreuses heures supplémentaires pendant l’épidémie de coronavirus ont hélas largement disparu », déclare Mariska Binnemans, Alpheios Performance Solutions Director. « Nous essayons d’apporter une solution spécifique selon le problème sur le lieu de travail. »

Les problèmes qui ne peuvent être ignorés sont la pénurie de main d’œuvre, l’absentéisme et l’âge moyen relativement élevé, principalement des femmes, des agents de nettoyage. Il en résulte une charge de travail plus importante pour les collègues actifs. Un effet boule de neige, en quelque sorte. L’époque où les entreprises travaillaient avec un calendrier de nettoyage strict est heureusement largement révolue. Chez certaines entreprises, cependant, il est difficile d’abandonner ce concept, ce qui ne fait qu’aggraver le problème. Les responsables et les agents de nettoyage doivent prendre le temps de réapprendre à communiquer ensemble et trouver le bon équilibre.

Un travail qui a du sens

À partir de l’étude ‘Betekenisvol Werk – MVO Nederland & Vebego’, Alpheios distille sept thèmes: une image positive du nettoyage ; savoir pourquoi on fait ce travail ; de l’attention et de l’implication ‘d’en haut’ ; le développement du métier ; de l’attention, de l’engagement et les compliments du client ; une collaboration agréable et des bonnes conditions-cadres. « En créant un travail qui a du sens, on peut susciter plus d’implication chez les agents de nettoyage. Des études internationales montrent que l’absentéisme diminue de 37%, le risque de quitter l’organisation est réduit de 65% et la satisfaction du client augmente de 10% », poursuit Mariska Binnemans.

Les solutions ad hoc ne sont pas une réponse

Avant l’épidémie de coronavirus, un taux d’absentéisme de 20% constituait un problème ponctuel. Aujourd’hui, cela devient plutôt une règle générale. Lors d’un absentéisme de courte durée, les agents ne sont pas immédiatement remplacés, ce qui augmente la charge de travail auprès des collègues actifs et entraine du stress, des situations urgentes et des solutions ad hoc. Ce qui a des conséquences à deux niveaux. Premièrement, les agents doivent travailler plus vite et négligent la posture ergonomique, ce qui entraîne des douleurs physiques et un risque de décrochage. Deuxièmement, les problèmes persistants au travail entraînent des problèmes mentaux – chez les agents et les responsables », signale Albert Vegter, Business Consultant chez Alpheios. « Nous observons un schéma récurrent de l’absentéisme. Il faut souvent plusieurs semaines avant qu’un agent défaillant puisse consulter le bon médecin ou commencer un traitement. Les clients semblent aujourd’hui se résigner plus rapidement aux absences plus longues des agents de nettoyage. »

‘Durables et actifs le plus longtemps possible’

En travaillant de manière proactive et préventive, en créant plus de liens avec les agents de nettoyage et en ramenant de l’appropriation au travail, l’absentéisme peut être réduit. Un des fondamentaux d’Alpheios est : comment obtenir un agent de nettoyage fier et dynamique ? « Nous sommes engagés dans la prévention. Si le client a un problème, nous agissons de manière curative et nous essayons d’apporter une solution sur mesure », indique Albert Vegter. « Le gouvernement néerlandais propose une politique visant à éviter l’absentéisme (‘assurez-vous-de-rester-en-bonne-santé’, installations sportives, etc.). Il veille à ce que les agents restent durables et actifs le plus longtemps possible et avance des solutions intermédiaires (un travail plus léger) pour maintenir le seuil du retour au travail (partiel) aussi bas que possible. Il y a des budgets pour la formation et l’accompagnement en cas d’absentéisme. Si l’entreprise en question y renonce, cela peut coûter cher … Le gouvernement belge est, lui, à la traîne. L’employeur part du principe que cela relève de la compétence du gouvernement et qu’il n’a aucune influence. Une prise de conscience et des actions (travailler sur la résilience mentale, les formations, etc.) sont à l’ordre du jour. »

La numérisation est un atout

Une étude montre que la plupart des agents de nettoyage ne voient aucun problème à la numérisation partielle des travaux de nettoyage. « Via leurs connaissances des réseaux sociaux, ils sont en quelque sorte familiarisés aux outils en ligne. C’est ce qu’il ressort notamment d’un projet de numérisation à grande échelle d’un hôpital en Flandre occidentale, où le facility manager visionnaire veut mobiliser les agents en service mais aussi les jeunes et les nouveaux agents. Tous sont fiers de pouvoir travailler avec l’application numérique de l’hôpital sur leur smartphone – comme d’autres professionnels de l’hôpital », explique Mariska Binnemans. L’application –uniquement en néerlandais au départ – est aujourd’hui disponible dans plusieurs langues. Les vidéos d’instructions sont adaptées afin que les responsables puissent soutenir les agents allochtones dans leur langue maternelle. « Tout cela rend le déploiement de robots de nettoyage plus acceptable. Nous manquons de main d’œuvre et les agents sont satisfaits qu’une machine ou un robot de nettoyage puisse prendre en charge une partie du travail répétitif. »

Projet de changement

Lorsque l’absentéisme ou la rotation est extrêmement élevé – et que la situation est au point mort – les spécialistes d’Alpheios reprennent temporairement la main auprès du responsable. Cela dépend en grande partie de la taille et de la complexité de l’entreprise. « Le responsable a souvent du mal à réaliser un projet de changement parce qu’il est débordé par le recrutement de nouveaux agents et l’ajustement répété du planning suite aux absences. L’objectif est de rétablir la confiance auprès des agents et envers le responsable et de créer un contexte pour rendre l’échange possible. Une fois la situation stable, le responsable – s’il le souhaite – peut reprendre progressivement ses tâches. Nous remontons l’organisation de nettoyage souvent hébergée au sous-sol à la table de la direction pour repositionner l’importance du nettoyage et donner aux agents la place qu’ils méritent », conclut Mariska Binnemans.

Par Philip Declercq

www.alpheios.be

« En créant un travail qui a du sens, on peut susciter plus d’implication chez les agents de nettoyage » Mariska Binnemans d’Alpheios


Se tenir au courant des nouvelles du secteur via notre newsletter? Entrez votre adresse e-mail ici.


En vous enregistrant, vous acceptez les conditions générales.