WORKPLACE ET LE BIEN-ÊTRE
FM Magazine 20 – décembre 2019
La satisfaction à l’égard de l’environnement de travail continue de susciter des inquiétudes
Un nouveau poste de travail sur cinq ne répond pas aux attentes des collaborateurs
Leesman aura dix ans en 2020 et a toujours pour objectif de mesurer l’influence de l’environnement de travail sur la satisfaction et donc les performances des collaborateurs et de l’organisation. Des scans réguliers, réalisés dans les bâtiments du monde entier, permettent d’obtenir une évolution de la satisfaction des collaborateurs d’une entreprise.
La croissance forte de Leesman montre que de plus en plus d’organisations attachent de la valeur à l’expérience du poste de travail. Le nombre de répondants est passé de 500 000 à 600 000 en six mois. Actuellement, 673 000 personnes sont hébergées dans 4 580 bâtiments répartis dans 45 pays. « Le nombre croissant de répondants rend l’analyse plus précise et plus pertinente », déclare Gideon van der Burg, managing director Benelux Leesman. « Le Benelux représente environ 10 % dans les chiffres. Des pre/post scans sont réalisés pour mesurer l’effet de certaines adaptations sur un environnement de travail ou un déménagement vers un nouvel immeuble de bureaux. Mais globalement, les scans ont lieu tous les 1 à 2 ans pour vérifier si l’environnement de travail offre un support. »
L’environnement de travail sous la loupe
Pour les scans, Leesman travaille selon une approche standardisée. Une liste reprend 21 activités d’un environnement de travail (comme la concentration de tâches, les réunions planifiées, apprendre de l’autre, les contacts sociaux informels, le délassement, …) pour lesquelles les collaborateurs doivent indiquer l’importance et un score qui reflète si les activités cochées supportent réellement leur poste de travail.
Il y a également une liste de dix constats de l’impact du poste de travail sur des éléments comme la productivité, la fierté et l’unité. Parmi les constats, on note ceux-ci : ‘l’environnement de travail me permet d’être productif, ‘c’est un endroit où je suis fier d’accueillir les visiteurs’, ‘l’environnement de travail a une influence positive (ou négative) sur l’image de la société’. Comme tous les collaborateurs remplissent le questionnaire, le score de l’indice Leesman (Lmi) indique dans quelle mesure un environnement de travail supporte les utilisateurs. Les scores sont ensuite comparés au point de référence.
Leesman s’intéresse aussi aux caractéristiques physiques jugées importantes et au degré de satisfaction des collaborateurs. Quels sont les éléments dans l’offre globale de services qui sont considérés comme importants et quel est le degré de satisfaction des collaborateurs ?
L’impact de certains éléments est frappant. Dans l’offre globale des services, les distributeurs de café arrivent par exemple en troisième place après la propreté générale des lieux et des sanitaires. Les équipements informatiques et AV, le restaurant d’entreprise et le parking semblent avoir un impact moindre. Pour les caractéristiques physiques, l’absence de bruits gênants (silence) a le plus grand impact, suivi du rayonnement général de l’environnement de travail, le bureau proprement dit et les salles de réunion, en particulier ceux de petite capacité.
Des attentes non satisfaites
Leesman analyse aussi la satisfaction d’un poste de travail avant et après un réagencement, un déménagement ou une rénovation. Les scores les plus élevés lors d’une mesure préalable vont jusqu’à 75/100 et lors de la mesure postérieure, le score peut augmenter jusqu’à 85/100. La différence entre les deux mesures est étonnamment faible. Pire : un nouveau poste de travail sur cinq ne semble pas satisfaire les utilisateurs. Un poste de travail sur trois atteint un score de 60 Lmi qui est le score moyen de tous les environnements de travail analysés.
Les répondants sont répartis en trois groupes. Pour 19 % d’entre eux, l’Indice Leesman ne dépasse pas 60 Lmi, ce qui veut dire que le nouvel environnement de travail déçoit. Le second groupe affiche un score de 40 % et une satisfaction de 60 à 69.9 Lmi (l’environnement de travail n’a pas encore maximisé son potentiel). Le troisième groupe évalue la satisfaction du poste de travail à 41 % avec un Indice Leesman supérieur à 70 Lmi, ce qui représente une expérience exceptionnelle.
Si on examine les différents éléments et les facteurs déterminant l’Indice Leesman final, les répondants avancent un score de 74,9 % pour la contribution positive du nouveau poste de travail à l’image de l’entreprise. Le partage d’idées et de connaissances représente 74,3 % lors d’un nouvel agencement, mais la contribution en vue d’une productivité individuelle supérieure ne dépasse pas 66,5 %.
Un autre constat est que pour certains critères, la fourchette d’évaluation est très large alors que des réponses d’autres critères semblent assez similaires. L’impact de la qualité de l’air sur la satisfaction du poste de travail varie ainsi fortement chez les utilisateurs d’un même bâtiment, tandis que la satisfaction envers les bureaux fait l’unanimité.
On note aussi une unanimité à propos des nuisances sonores en tant que facteur de perturbation. Parmi les facteurs physiques qui ont un impact négatif sur le travail, on distingue le déplacement des collègues ou des visiteurs à proximité du poste de travail, les nuisances sonores et le réglage de la température.
Si la satisfaction du poste de travail pour l’exécution de tâches routinières individuelles affiche un score élevé (88,2 %), il n’en va pas de même pour la réflexion et la pensée créative (61,7 %), les conversations personnelles (59 %) ou le fait de laisser des documents ouverts sur le bureau (55,1 %).
Un poste de travail ouvert ou fermé
Un poste de travail ouvert ou fermé a-t-il un impact sur la satisfaction ? C’est la question sempiternelle. La préférence va aujourd’hui à un agencement open space. Leesman n’a constaté aucun effet explicite de satisfaction des utilisateurs à propos de leur poste de travail après un projet de changement. Il s’agit surtout de proposer le bon environnement aux bonnes activités.
Les personnes qui n’ont pas de poste de travail fixe font un grand bond dans l’évaluation de la satisfaction lors d’un réagencement et la mesure préalable/postérieure. Et les personnes qui exercent plusieurs activités au sein de leur fonction sont aussi plus satisfaites lors d’un réagencement. En moyenne, les personnes interrogées cochent 6 à 10 activités dans la liste des 21 activités cataloguées par Leesman.
Si la plupart des postes de travail nouvellement agencés rapprochent les personnes, peu d’entre elles apprécient les conversations entre collègues. Les nouveaux postes de travail n’offrent pas non plus un support pour le travail concentré individuel.
La satisfaction à l’égard du poste de travail diminue avec les années d’utilisation. Après deux ans et demi, le bénéfice enregistré entre les mesures préalable et postérieure d’un réaménagement est divisé en deux.
« Comprendre les besoins des utilisateurs est essentiel pour développer et implémenter une stratégie de poste de travail fructueuse », souligne Tim Oldman, fondateur et CEO de Leesman. « Lors de nouveaux projets d’aménagement, on accorde souvent trop d’importance au suivi des tendances, sans comprendre à quoi les collaborateurs utilisent leur poste de travail. Un projet de changement offre aux organisations une chance de donner une nouvelle forme à l’expérience du collaborateur pour soutenir les performances de l’individu et de l’organisation. Les scores de satisfaction les plus élevés sont attribués aux environnements de travail où le travail et l’utilisateur sont centraux. »
Le rapport complet peut être téléchargé via le lien ci-dessous.